Jacques Berger – Directeur Général Action Tank Entreprise et Pauvreté
Si une vidéo est présente au sein de cette publication, celle-ci ne sera lisible qu'après acceptation des cookies déposés par notre partenaire YouTube.
Entreprise et pauvreté, en résumé c’est quoi ?
Entreprise et pauvreté c’est une association qui réunit des grandes entreprises, des ONG, des acteurs publics. Le but est d’organiser une réflexion commune de ces acteurs, de dégager des solutions innovantes de lutte contre la pauvreté en France.
Son rôle auprès des entreprises ?
Son rôle auprès des entreprises c’est évidemment par la confrontation avec d’autres entreprises, de l’inspiration, de l’accompagnement dans la découverte des besoins et services essentiels des catégories de personnes précaires, que ces entreprises peuvent contribuer à aider et c’est également une méthodologie pour dégager une idée, l’expérimenter et ensuite lui faire franchir les différentes étapes de son développement.
Comment fonctionne la création de nouveaux programmes ?
Il faut dire avant tout que nous ne sommes pas un cabinet de conseil, nous travaillons avec des entreprises qui sont volontaires et qui d’elles-mêmes ont la volonté de s’engager dans ce type de démarche qui n’est pas simple. Sur la base de ce volontariat nous organisons avec ces entreprises une réflexion autour des budgets des familles contraintes, en quoi les produits et les services de ces entreprises volontaires rentrent dans ces budgets et dans quelle mesure on peut par de nouvelles mécaniques économiques, diminuer le poids de ces budgets dans le quotidien de familles pauvres ou précaires en France.
Avez-vous remarqué une accélération des entreprises en social business ?
Oui, les exemples seraient trop nombreux pour le format de cette interview. Depuis la création de l’Action Tank en 2011, on note indéniablement une prise de conscience de la part des grandes entreprises et de la part de leurs dirigeants. Maintenant, de la prise de conscience à l’action, parce qu’on est en dehors de leur zone de confort et la manière dont elles appréhendent le réel, il y a un temps d’adaptation. On ne le voit pas encore de manière très concrète, mais en tout cas en termes de présence, de mindset, comme on dit en bon français, l’évolution est très notable depuis la création de l’Action Tank.
Pensez-vous que le social business soit une nouvelle forme de RSE ou de business ?
Pour ma part, incontestablement une nouvelle forme de business. Mais pour autant, je ne pense pas que quiconque puisse revendiquer un monopole sémantique sur ce qu’est le social business et en quoi consiste-t-il. Donc je ne veux pas du tout par mon sentiment qui est très clair, laisser penser que nous détenons la seule définition de social business, si certains y voient une extension de la rse c’est très bien je n’ai pas de problèmes avec ça.
Pour finir, un positive word ?
En relation avec la question posée précédemment sur l’accélération de la prise de conscience. J’étais récemment à un événement, sous une forme assez intime, avec un certain nombre de dirigeants de grandes entreprises françaises et plusieurs d’entre eux disaient qu’au cours de leur dernier road show, quand ils rencontrent leur investisseur, près de la moitié des questions qui leur étaient posées par ces investisseurs avaient attrait à la soutenabilité de leur activité et donc des questions auxquelles ces dirigeants n’étaient pas habitués. Ce qui me semble extrêmement positif c’est que la communauté financière ait compris qu’il faut s’interroger sur de nouveaux indicateurs pour juger de la performance des entreprises et cette anecdote me fait penser que cette évolution est en route.